Comment sont nées les montres de pilote ?

Retour au temps des pionniers pour comprendre l’apparition des montres-bracelets aviateur que les pilotes et autres passionnés aiment porter à leur poignet. Un bond en arrière de près de 125 ans nous ramène au début du XXe siècle. À l’époque, l’aviation et l'aéronautique en sont à leurs balbutiements.

Assimilés à une véritable exploration de l’inconnu, les premiers vols ont lieu grâce à l’audace d’une poignée d’aviateurs à la fois vaillants et ingénieux. Construisant eux-mêmes leur prototype de machines volantes, les frères Wright outre-Atlantique ainsi que Louis Blériot ou Alberto Santos-Dumont en France font partie des pilotes emblématiques dont le nom reste gravé dans l’histoire de l’aviation. Certains de ces personnages mythiques sont de près ou de loin liés à l’apparition et aux changements apportés aux montres.

La montre de poche : incompatible avec les besoins des aviateurs

L’un de ces pionniers de l’aviation est justement à l’origine de la création de la montre montée sur bracelet destinée aux aviateurs. Loin des prodigieux avions modernes et à la pointe de la technologie visibles de nos jours dans des meetings aériens comme le Salon du Bourget, les premières machines volantes sont des créations nées de l’ingéniosité des premiers aviateurs.

Forts de leurs études et de leurs expérimentations, ils parviennent avec des techniques assez limitées à construire des machines plus ou moins réussies pour quitter le sol et flotter au vent. D’une durée d’environ 12 secondes, l’un des premiers vols est ainsi attribué aux frères Wright. En France, Alberto Santos-Dumont réalise aussi des essais. Cet homme est à l’origine d’une création révolutionnaire qui bouleverse l’évolution de l’horlogerie : la montre-bracelet pour les pilotes.

En ce début du XXe siècle, la montre gousset ou montre de poche a la part belle dans l’horlogerie. Portée dans une poche du gilet et retenue par une chaîne solide réalisée en métal souvent précieux, la montre de l’époque est davantage un produit destiné aux hommes riches. Les montres dotées d’un bracelet sont quant à elles davantage considérées comme un bijou et plutôt destinées aux femmes.

Lors de leurs exploits qui nécessitent forcément une observation régulière du temps passé en vol, les aviateurs n’ont aucune autre alternative que la montre de poche, peu pratique. C’est ainsi que les montres montées sur bracelet chez les pilotes dans un premier temps, puis pour les hommes en général plus tard se démocratisent.

La montre-bracelet : l’ancêtre des montres aviateur

Pour chronométrer ses records en vol, Santos-Dumont a besoin d'une nouvelle montre accessible sans lâcher les commandes de son appareil fragile. L’aviateur demande alors à Louis Cartier de créer la première montre-bracelet pour les aviateurs, portée au poignet avec une lanière de cuir, lui permettant ainsi de garder un œil sur le temps tout en pilotant. L'aviation devenant peu après une activité médiatisée, la montre-bracelet de fabrication française signée Cartier se transforme en un symbole d'audace et d'esprit pionnier. La maison horlogère baptise même du nom de Santos l’une de ses montres de luxe inspirée de celle de l'aviateur, contribuant à son statut d'objet de mode convoité.

Les avantages d’une montre montée sur un bracelet pour les aviateurs

Le confort, la lisibilité et la résistance aux aléas sont des qualités attribuées aux montres de pilote dotées d’un bracelet. Plus qu’un simple accessoire, le bracelet maintient la montre fermement au poignet, même en cas de mouvements brusques ou de vibrations intenses, une qualité cruciale pour les aviateurs.

Le bracelet permet également à la montre de mieux résister aux chocs et aux rayures.        Les bracelets en cuir épais ou en métal robuste, puis plus tard ceux fabriqués en nylon Nato ou en caoutchouc par exemple résistent à toutes les épreuves et notamment aux conditions difficiles rencontrées en vol.

Un bracelet bien ajusté offre un confort optimal pour un port prolongé et il complète le style de la montre en ajoutant une touche d'élégance, de sportivité ou de sophistication à la montre.  La boucle utilisée pour nouer les deux parties du bracelet peut par ailleurs être conçue pour faciliter l'ouverture et la fermeture avec des gants, pratique pour les aviateurs. Un bracelet d’une couleur contrastée avec le boîtier et le cadran de la montre peut aussi permettre une amélioration de la lisibilité des aiguilles. Pour les pilotes qui doivent utiliser leur montre durant un vol, la clarté du cadran est capitale.

Montres de pilote : des modèles emblématiques chez les plus grandes maisons horlogères

Si Cartier a l’ingénieuse idée de créer la première montre-bracelet destinée aux pilotes, la plupart des acteurs de l’horlogerie apportent aussi leur lot de perfectionnements, tels que les fonctions chronographe, les variantes de bracelet en acier, la lunette tournante et la montre chronomètre par exemple.

Plusieurs nouvelles montres de pilote sont lancées dans la foulée et deviennent des références de la haute horlogerie de l’époque :

- En 1909, le pionnier français de l’aviation, Louis Blériot, écrit l’histoire en traversant la Manche à bord de son monoplan. Pour cette aventure audacieuse, il porte une montre Zenith parfaitement lisible au poignet. L’aviateur vante le savoir-faire et la précision de Zenith, confortant la réputation de la marque et du modèle Zenith ;

- La Longines Lindbergh tire quant à elle son nom du célèbre aviateur Charles Lindbergh, qui réalise en 1927 le premier vol en solitaire à travers l'Atlantique, reliant New York à Paris. Lindbergh travaille en collaboration avec Longines pour développer une montre de navigation permettant de déterminer sa position géographique de manière précise pendant le vol. La Longines Lindbergh Watch devient alors une montre emblématique dans le domaine de l'aviation.

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